La transmission à variation continue C-Matic, le système d’informatique embarquée Cemos dernier cri et le système de télégonflage grande capacité CTIC sont les trois atouts qui doivent permettre à Claas de tirer encore plus de son tracteur Axion 960. La combinaison intelligente de ces trois éléments doit permettre de consommer 12% de carburant en moins […]
La transmission à variation continue C-Matic, le système d’informatique embarquée Cemos dernier cri et le système de télégonflage grande capacité CTIC sont les trois atouts qui doivent permettre à Claas de tirer encore plus de son tracteur Axion 960. La combinaison intelligente de ces trois éléments doit permettre de consommer 12% de carburant en moins ou de bénéficier de 12% d’efficacité en plus. Nous avons pu tester le modèle Axion 960 chez le constructeur, non loin de Harsewinkel, ce qui a permis de nous convaincre qu’il ne s’agit pas de simples promesses.
Pour l’année prochaine, Claas fait bénéficier ses tracteurs Axion 900 d’un équipement ‘intelligent’. Qu’il s’agisse de la version à roues ou à chenilles, le moteur six cylindres FPT de 8,7 litres reste et il répond maintenant aux normes d’émission Stage 5. Les gaz d’échappement sont traités à l’aide d’un système SCR intégral, de sorte qu’un post- traitement n’est pas nécessaire. Le couple maximum de 1860 Nm est déjà atteint à 1.400 t/min. La puissance maximale est de 445 ch et le régime au ralenti est de 650 t/min. Le relevage arrière permet de lever 11 tonnes. La pompe hydraulique de type load sensing débite 150 l/min de série et un débit de 220 l/min est également disponible en option.
Sur le modèle 960, l’empattement est de 3,15 mètres. Le poids à vide de 12,5 tonnes et le poids total autorisé de 18 tonnes autorisent le montage de nombreux outils, de même que l’alourdissement de ce tracteur haut de gamme, ce qui lui permet de transmettre sa puissance de manière efficace au sol. La transmission à variation continue C-Matic à 4 gammes d’avancement à passage automatique et trois plages de vitesse réglables provient de chez ZF et a été baptisée Terramatic TMG 45.
Le poids du tracteur et des grandes roues jusqu’à 44 pouces nécessite un système de contrôle de la pression des pneus. Pour l’essai de conduite, le modèle était équipé d’un système de télégonflage Claas Tire Inflation Control, ou CTIC. Ce système génère un débit d’air allant jusqu’à 2800 litres/minute dans sa version la plus puissante. Il faut compter environ 80 secondes pour que la pression des pneus passe de de 0,8 à 1,8 bar. Pour abaisser la pression, le constructeur recourt directement à une valve dans le moyeu du pneu, ce qui est bien entendu beaucoup plus rapide. En plus des pneus avant et arrière, les pneus d’une remorque peuvent également être gonflés via le compresseur CTIC. Cette installation compatible ISOBUS est contrôlée via le terminal à écran tactile en cabine. La connexion des tuyaux se fait via des connecteurs fixés aux manchons rotatifs sur les moyeux de roue. Les conduites et le bloc connecteur peuvent être placés en position de rangement sur les garde-boue avant de prendre la route. Les conduites sont quant à elles télescopiques afin que l’on puisse ajuster la distance entre le flexible et le flanc du pneu en fonction des conditions rencontrées. Le coût supplémentaire pour ce système de télégonflage high-tech et à deux flexibles des pneus avoisine les 15.000 euros.
Grâce à l’intégration du terminal Cemos, ce tracteur Axion 960 peut presque penser comme un être humain. Claas a d’abord présenté ce
système Cemos sur les moissonneuses-batteuses en 2011, avant de le proposer sur les ensileuses. Sur les tracteurs, le Cemos est relié à des outils de travail du sol. Selon Claas, c’est dans ces conditions que le potentiel d’économies est le plus important. D’autres domaines, comme la récolte des fourrages ou les presses seront ensuite abordés.
La transmission à variation continue, l’électronique moteur et l’écran tactile en cabine composent ensemble ce système interactif et d’auto-apprentissage d’assistance à la conduite et d’optimisation automatique. Une longue phrase pour dire que le Cemos peut être rendu si intelligent qu’il permet soit d’économiser du carburant, soit d’augmenter la productivité par hectare. Et cela même face à de véritables chauffeurs professionnels. Claas parle d’une amélioration de rendement de 12% et souhaite le faire prochainement confirmer par des tests DLG.
Avec le Cemos pour les tracteurs, Claas a développé un outil qui aide même un conducteur qualifié à mieux exploiter le potentiel de son tracteur. Ce système semble complexe à première vue, mais il suffit de s’y intéresser pendant 15 minutes pour être en mesure de le comprendre en grande partie. Pour le moment, le module se limite au travail du sol, mais il sera bientôt complété par davantage de machines dans la base de données et des paramètres encore plus nombreux et plus précis. Le Cemos est également disponible en kit pour les tracteurs construits à partir de 2018. Ils doivent cependant être équipés d’une transmission à variation continue et d’un écran tactile Cebis.
Rendre le Cemos ‘intelligent’ se fait par étapes. (voir les photos ci-dessous à titre d’exemple). Le chauffeur commence par faire défiler le menu et répond aux différentes questions posées. L’une des premières étapes consiste à encoder les données du tracteur telles que la taille des pneus, etc… et les données techniques de la machine. De nombreuses machines sont déjà configurées dans le Cemos; d’autres peuvent aussi être encodées, mais alors le chauffeur a un peu plus de travail pour mesurer et encoder les dimensions correctes de la machine. Le Cemos continue à se paramétrer en conduisant. C’est un système d’auto-apprentissage qui va s’améliorer maintes et maintes fois.
Mais prenons l’exemple concret d’une charrue :
Au début de la programmation, on entre dans un menu qui guide le conducteur à travers une série de questions: comment est attelée cette charrue (à l’avant ou à l’arrière), le troisième point est-il fixe ou mobile… L’étape suivante est la répartition du poids: quelle est la répartition du poids entre l’essieu avant et arrière, la charrue est-elle dotée d’une rouge de jauge, quels sont les points d’articulation et leur écartement par rapport au tracteur, etc…
Dans un onglet ultérieur, l’ordinateur pose des questions sur les conditions de sol, la profondeur de travail, etc… Il n’existe pas moins de 250 possibilités différentes pour les paramètres du sol
Enfin, le Cemos demande la taille des pneus, le diamètre de la jante, la marque, la pression minimale de gonflage (peut être contrôlée en concertation avec le CTIC) et si le tracteur est équipé de pneus jumelés ou pas. Le conseil pour l’alourdissement vient de l’ordinateur. Par exemple, il se peut qu’il recommande qu’un poids de 700 kg soit attelé sur le relevage avant.
Lorsque tous ces éléments ont été encodés, alors le tracteur est prêt à travailler. Le chauffeur peut alors opter pour l’efficacité (ha/ heure) ou les économies de carburant. Lorsque le tracteur rentre pour un entretien, le système Cemos est chaque fois mis à jour chez le concessionnaire.
Claas a fait le test dans la pratique. Le constructeur a demandé à 10 chauffeurs professionnels de plusieurs pays de se mesurer au Cemos. Si le conducteur est bien reposé, donc au cours des premières minutes, alors il est en mesure de rivaliser avec l’électronique. Dès que la fatigue augmente et que la concentration diminue, le Cemos prend les devants.