A Villers-Perwin, les Vancompernolle gèrent l’exploitation en famille. Une partie de la production laitière est transformée sur place tandis que les cultures sont valorisées tant que possible pour le troupeau bovin. Au fil du temps, le magasin à la ferme a gagné en importance et est entretemps devenu incontournable. Nous avons rencontré Emilie Vancompernolle et […]
A Villers-Perwin, les Vancompernolle gèrent l’exploitation en famille. Une partie de la production laitière est transformée sur place tandis que les cultures sont valorisées tant que possible pour le troupeau bovin. Au fil du temps, le magasin à la ferme a gagné en importance et est entretemps devenu incontournable. Nous avons rencontré Emilie Vancompernolle et son conjoint Alexandre Detournay.
Vincent et Christine Vancompernolle ont repris l’exploitation familiale en 1989. Après avoir construit deux nouveaux hangars sur le site de Villers- Perwin, ils décident ensuite de miser sur la transformation à la ferme, avec la production de beurre, de maquée et de fromage frais. Leurs trois enfants sont également impliqués dans la vie à la ferme. Emilie travaille à temps- plein sur l’exploitation, tandis que François-Xavier donne un coup de main pour soigner les bêtes après ses heures et qu’Aurélie vient de temps à autre aider sa sœur pour la transformation. Alexandre, le conjoint d’Emilie, travaille également à l’extérieur, mais s’occupe en partie de la traite, de même que des travaux sur les terres et de la gestion générale de l’exploitation.
Comme bon nombre de fermes des environs, la ferme du Warchais adopte une structure classique pour la région, avec un élevage bovin et des cultures. Emilie poursuit : ‘Lorsque mes parents ont repris la ferme, elle comptait une soixantaine de bêtes. Au fil des ans, nous avons agrandi le troupeau, qui compte à présent une bonne centaine de bêtes. En ce qui concerne l’assolement, nous continuons à miser sur les cultures traditionnelles, avec du froment, de l’épeautre, du maïs et des betteraves. Chaque année, nous mettons également des terres en location à un autre agriculteur qui cultive des pommes de terre. Nous essayons d’être le plus autonome possible au niveau de l’alimentation de notre troupeau, car cela nous permet d’une part de disposer de fourrages de qualité, et d’autre part de limiter nos achats d’aliments et de compléments. Cela fait par ailleurs trois ans que nous cultivons des céréales panifiables destinées à la biscuiterie. Ce débouché demande une approche plus spécifique, mais se révèle cependant intéressant pour nous.’
A la ferme du Warchais, on travaille en famille. Des trois enfants, seule Emilie travaille à temps-plein sur l’exploitation. En matinée, elle partage son temps entre la traite, les soins aux animaux, l’alimentation ou encore le paillage. Les après-midi sont consacrées à la transformation, à la préparation des commandes et ensuite à la traite du soir. Son conjoint Alexandre débute la traite du matin avant de partir travailler à l’extérieur et s’occupe par ailleurs de la gestion des bêtes et des cultures, de la maintenance du matériel ou encore des relations clients. Lorsqu’il rentre à temps le soir, il donne un coup de main pour la traite. François-Xavier, le frère d’Emilie, est quant à lui plutôt polyvalent. Par ailleurs, Vincent et Christine travaillent encore tous les jours sur la ferme. Ce travail en famille permet de mener à bien plus facilement de nombreuses tâches et reste un des gros atouts de l’exploitation.
Le parc de machines a été soigneusement réfléchi. En plus du télescopique qui sert à alimenter et soigner le troupeau, l’exploitation ne compte qu’un seul tracteur. Alexandre poursuit : ‘Nous avons clairement choisi de limiter le nombre de travaux que nous menons nous-mêmes à bien. En gros, nous nous occupons du travail du sol (déchaumage et préparation du sol), de même que de la fertilisation et de la fenaison. Les autres travaux sont confiés à un entrepreneur. D’une part parce que les travaux de semis ou de récolte impliquent des investissements très élevés, que nous ne sommes pas à mêmes de rentabiliser sur l’exploitation, et d’autre part parce que d’autres opérations, comme les pulvérisations, impliquent d’intervenir à des moments précis, et que nous préférons donner la priorité à notre cheptel et à la transformation.’
L’an dernier, une machine de sursemis Güttler a été achetée afin de pouvoir optimiser la qualité fourragère des prairies. Cet ensemble, qui se compose d’une herse étrille, d’un semoir pneumatique et d’un rouleau de rappui, est également utilisé pour semer les engrais verts. De même, le rouleau sert également pour rouler les semis de printemps lorsque cela s’avère nécessaire. Alexandre : ‘Cela nous permet de réimplanter facilement de nouvelles superficies fourragères, ce qui nous permet de disposer de davantage de fourrage et de meilleure qualité. Comme nous sommes les seuls à disposer d’une machine de ce type dans la région, je réalise également du travail d’entreprise à la demande avec cette machine.’
Au fil des ans, de plus en plus de lait est transformé sur l’exploitation afin de répondre à la demande d’une clientèle locale. Emilie poursuit : ‘Pour le moment, nous transformons un bon 40% du lait qui est produit sur l’exploitation, tandis que le reste est revendu à la laiterie. Au début du la crise du coronavirus, nous avons enregistré une sérieuse progression des ventes, mais une bonne partie de ces nouveaux clients ont ensuite de nouveau disparu dans la nature. Nos clients fidèles continuent quant à eux de passer faire leurs achats ici. Petit à petit, nous avons également élargi la gamme de produits laitiers élaborés à partir du lait de nos vaches. C’est ainsi que l’assortiment comporte aussi des yaourts, des fromages à pâte dure ou encore de la feta en plus de nos produits de base. Par ailleurs, nous vendons également des produits d’autres agriculteurs, comme de la bière, de l’huile de colza, des légumes ou encore des chips artisanaux, par exemple. En plus des ventes dans notre magasin, mon papa s’occupe des livraisons. C’est ainsi que nous livrons par exemple à la centrale ‘La ruche qui dit oui’, qui est située à Bruxelles. Notre magasin est ouvert tous les jours, suivant un horaire adapté. En début de semaine, nous sommes par exemple ouverts en fin d’après-midi, tandis que le dimanche nous sommes uniquement ouverts en matinée.’
Lorsqu’on demande à Emilie et Alexandre comment ils envisagent l’avenir, ils sont d’avis que la ferme doit rester une structure familiale. Alexandre poursuit : ‘Un jour nous investirons dans un nouvel équipement de traite, car le pipe-line actuel reste exigeant en main d’œuvre. Par ailleurs, je trouve très important de rester quasiment auto-suffisant en ce qui concerne la production de fourrages, d’autant plus lorsqu’on voit les prix actuels des aliments.’ Emilie conclut : ‘Nous ne voulons pas grandir à tout prix, mais si une opportunité devait se présenter, nous y réfléchirions certainement. Dans un avenir proche, nous allons essayer d’étoffer la gamme de produits pour le magasin, et également optimiser le flux de transformation afin de travailler plus efficacement et de dégager du temps pour mener d’autres tâches à bien.’