Cela fait déjà tout un temps que le nombre de femmes qui se lancent dans le secteur agricole ne cesse d’augmenter. Nous avons eu l’occasion de faire connaissance de Leen Mertens, une jeune femme passionnée par le secteur bovin qui habite à Londerzeel, dans le Brabant flamand. Leen représente la quatrième génération de la famille […]
Cela fait déjà tout un temps que le nombre de femmes qui se lancent dans le secteur agricole ne cesse d’augmenter. Nous avons eu l’occasion de faire connaissance de Leen Mertens, une jeune femme passionnée par le secteur bovin qui habite à Londerzeel, dans le Brabant flamand. Leen représente la quatrième génération de la famille à poursuivre une activité agricole en misant sur sa jeunesse, sa motivation et son énergie débordante.
Leen Mertens: ‘En tant que co-gérante, je m’occupe de l’aspect administratif de l’exploitation. Je prends aussi soin quotidiennement des animaux de la ferme. Je m’occupe plus particulièrement de la traite et des inséminations artificielles. En saison, il faut de plus s’occuper des travaux des champs.’
Leen: ‘C’est avant tout par passion pour le secteur. Depuis toute petite, soit depuis l’âge de deux ou trois ans, j’ai toujours dit ‘je veux devenir agricultrice’ et voilà c’est entretemps devenu une réalité. Après mes études secondaires, j’ai hésité un moment parce que les inconvénients de la vie agricole ne doivent pas être sous-estimés. C’est pourquoi j’ai pris la décision d’étudier l’électromécanique. Après l’obtention de ce diplôme, la passion pour l’agriculture a repris le dessus. Je me suis alors inscrite à la haute école de Geel et j’ai obtenu mon baccalauréat agricole, avec une spécialisation dans les bovins, en trois ans. De ce fait, j’ai poursuivi des études jusqu’à mes 24 ans.’
Leen: ‘En premier lieu, je citerais la variété des tâches. Ce n’est pas toujours la même chose qu’avec un poste administratif, dans un bureau. Chaque jour est différent, bien que bien sûr vous avez les tâches fixes que vous avez à effectuer comme la traite, nourrir les animaux et de telles choses. Certains jours, cela peut être difficile parce que vous ne savez pas ce que le lendemain va apporter, mais cela fait partie du métier, bien sûr. La vie à la ferme est imprévisible.’
Leen: ‘Pour le moment, c’est principalement la législation qui me dérange. Il devient par ailleurs de plus en plus difficile d’exercer notre métier en raison de l’attention négative que le secteur reçoit dans les médias ces derniers temps. Les gens nous respectent moins qu’avant. Nous essayons de régler ce problème du mieux que nous pouvons en parlant aux gens et en leur montrant notre version des faits. Les gens veulent toujours la meilleure viande et la qualité, mais accordent peu d’attention à la production et l’origine. Il reste important de soutenir les agriculteurs belges. Je remarque que je suis fort sensible à cela. C’est pourquoi je vois cela comme un point négatif. Un autre côté moins amusant est de se lever à 6h du matin et ce, tous les jours de la semaine. Lorsque 34 REFLECTS THE PASSION FOR AGRICULTURE vous optez pour un emploi indépendant avec des animaux, il a ses conséquences si vous avez été absent la veille. J’ai vraiment adapté toute ma vie sociale à mon travail, mais c’est un choix que j’ai fait consciemment. Je ne pense pas que la plupart des gens de mon âge feraient ce choix. Mais je dois dire aussi que cela n’a jamais vraiment été un problème pour moi.’
Leen: ‘C’est une question difficile. Mon premier intérêt est l’agriculture et la technique occupe la deuxième place. Si je n’avais pas opté pour le secteur agricole, j’aurais probablement fait quelque chose dans le domaine de la technique et de l’électronique.’
Leen: Nous sommes déjà en train de le réaliser en partie avec la construction de notre nouvelle étable. Par ailleurs, j’entends diriger l’exploitation, mais également l’agrandir et la préparer pour l’avenir. Mais l’accent est vraiment mis sur l’automatisation. L’objectif à l’avenir est de détenir 240 vaches et de pouvoir le faire seule lorsque mon père prendra sa retraite à terme. En ce moment, je travaille toujours avec mon père et mes grands-parents. Ils aident toujours là où ils peuvent, mais il reste important pour moi d’être en mesure de tirer mon plan toute seule.
Leen: ‘Toujours travailler avec passion! C’est le plus gros point d’attention dans le monde agricole, sinon vous ne tiendrez pas le coup sur le long terme. Il est nécessaire d’adapter l’entièreté de sa vie lorsqu’on vit et qu’on travaille dans une exploitation. Cette responsabilité m’a fait longtemps réfléchir. Il faudra en effet travailler de nombreuses heures, tout en n’obtenant pas toujours la satisfaction escomptée. Pour certains, cela peut poser de sérieux problèmes. Il faut pouvoir passer au-dessus de cela. Vous tirez par contre de l’énergie et de la motivation des personnes qui vous entourent, et qui vous soutiennent pleinement.’