C’est dans la commune de Landen que se trouve l’entreprise agricole de la famille Steenwinckels. L’entreprise est dirigée par Jean et son fils Jeroen. Les deux s’occupent conjointement du travail dans les champs. Ils laissent l’administration avec grand plaisir à Linda, l’épouse de Jean. Nous les avons rencontrés début août dans la zone industrielle de […]
C’est dans la commune de Landen que se trouve l’entreprise agricole de la famille Steenwinckels. L’entreprise est dirigée par Jean et son fils Jeroen. Les deux s’occupent conjointement du travail dans les champs. Ils laissent l’administration avec grand plaisir à Linda, l’épouse de Jean. Nous les avons rencontrés début août dans la zone industrielle de Landen, dans les bâtiments de leur entreprise agricole. A ce moment, et comme la plupart des agriculteurs et des entrepreneurs, ils étaient à l’arrêt en raison des fortes pluies.
Jean Steenwinckels: ‘On ne rencontre pas souvent une entreprise agricole dans une zone industrielle, mais notre déménagement ici en 2001 est l’un des meilleurs choix que nous ayons fait ces dernières années.’
Dès son plus jeune âge, Jean a rapidement goûté à la vie à la ferme. Ses parents avaient en effet une ferme mixte à Hoegaarden.
Jean: ‘Dès l’âge de 16 ans, j’ai ressenti plus envie d’être sur le terrain qu’à l’école. J’ai rapidement pris la décision d’arrêter l’école et de travailler sur la ferme de mes parents. De plus, j’allais parfois travailler pendant les pics saisonniers chez un entrepreneur qui était un ami de mes parents. J’ai senti à un jeune âge dans quelle direction je voulais aller. Mon frère a repris la ferme familiale et cela n’en a plus fait une option pour moi. Après la mort de mon frère, la ferme a définitivement cessé ses activités. Depuis mon mariage, j’ai travaillé dans une usine à Landen dans un système de travail en équipés. Mais je prenais aussi des congés sans solde pour travailler chez un entrepreneur local. Plus tard, je reprendrai l’entreprise agricole de M. Lefèvre.’
Jeroen Steenwinckels: ‘A l’âge de 8 ans, je passais déjà mes week-ends et mes vacances à l’entreprise. J’ai toujours adoré ce boulot. Dans l’enseignement secondaire supérieur, j’ai suivi les langues modernes et l’économie. Mes parents et moi-même avons pensé qu’il était important de pouvoir ouvrir son horizon. J’ai ensuite étudié à l’université des sciences appliquées de Louvain pour une licence en comptabilité et marketing. Au cours de ma deuxième année, j’ai pris la décision d’arrêter mes études. Il y avait beaucoup de travail à la maison, et j’avais aussi petit à petit perdu l’envie d’étudier.’
Jean: ‘Officiellement, c’était en 1998. J’avais 40 ans à l’époque. L’entreprise agricole pour laquelle je travaillais après mes heures était à remettre. J’ai alors rassemblé mes économies pour investir et reprendre l’entreprise. L’entreprise était encore petite à l’époque par rapport à aujourd’hui. J’ai commencé avec une arracheuses à betteraves et trois moissonneuses-batteuses. Toutes les machines que j’avais reprises du propriétaire précédent. Deux ans plus tard, une autre entreprise agricole avec deux frères qui ensilaient principalement du maïs cessait ses activités à proximité. C’était l’occasion idéale pour nous de commencer; mais avec vieille ensileuse. Suite aux nombreux investissements à l’époque, nous avons d’abord travaillé tout un temps avec du matériel d’occasion. Entretemps, nous sommes fiers de la position que nous occupons aujourd’hui à ce niveau.’
Jean: ‘Jusqu’à trois ans après la reprise, j’ai loué un entrepôt à l’ancien propriétaire. Nous étions alors dans le centre de village où il fallait toujours prendre en compte tout et tout le monde. Cela nous a fait déménager dans un parc industriel pour avoir plus d’espace où chacun fait son truc. L’achat de terrains industriels et la construction de l’entrepôt est vraiment la meilleure décision que nous ayons jamais prise. Le seul inconvénient est que notre maison n’est pas à côté du hangar, mais d’un autre côté, c’est aussi un avantage. A la fin de la journée de travail, il vous suffit de fermer la porte et de rouler jusqu’à votre domicile privé et cela donne de la tranquillité d’esprit.’
Lorsque nous entrons dans l’entrepôt, nous sommes devant une rangée de 9 impressionnants tracteurs New Holland T7.260 dont 4 sont équipés de la variation continue et 5 d’une transmission powershift. Tout comme pour les autres machines, les Steenwinckels restent fidèles à une marque une fois qu’ils en sont satisfaits.
Jean: ‘Nous avons un tracteur qui se démarque un peu plus que les autres en raison de sa couleur Lamborgini particulière. Nous optons toujours pour le T7 de New Holland parce que nous avons notre concessionnaire au coin de la rue et vous pouvez mener tous les travaux à bien avec ce modèle de tracteur, tant des petits que des grands travaux. Nous avons également 4 remorques à ensilage, dont une à trois essieux. Nous ensilons beaucoup de maïs et d’herbe chez les grands producteurs laitiers de la région. Il est donc nécessaire de disposer de matériel adapté afin de pouvoir offrir un bon service.’
Jean: ‘Pour le service et le support technique, nous pouvons toujours contacter Van Haute pour notre ensileuse à maïs et les presses à balles rondes. Dewa est notre fournisseur attitré de remorques à ensilage et Keymolen notre fournisseur pour les machines JCB. Pour les moissonneuses-batteuses et les tracteurs, nous faisons confiance à l’agent New Holland Van Ceulebroeck. Le service après-vente est la chose la plus importante, car lorsque vous tombez en panne quelque part au milieu d’une saison, vous voulez pouvoir compter sur votre concessionnaire. Lorsque nous sommes satisfaits quelque part, nous retournons également chez ce concessionnaire pour une nouvelle machine. Nous ne sommes pas le genre d’entreprise qui va discuter du prix partout. Si c’est bon, c’est bon et puis vous n’avez aucun problème à payer juste un peu plus pour cela.’
Jean: ‘Dans l’entreprise, chacun a ses propres forces, et nous misons un maximum là-dessus. Linda, ma femme, s’occupe prend principalement de l’administration et elle suit les choses de près. Elle y consacre un certain nombre d’heures chaque jour afin que nous ayons une bonne idée de qui a payé et de ce qui doit encore être payé, comme les salaires du personnel, par exemple. En ce qui me concerne, je préfère passer mon temps à l’atelier ou dans les champs. Je m’occupe également du planning, en concertation avec mon fils. Jeroen s’occupe des semis de maïs et de la moisson. Chacun a sa tâche et c’est ainsi que nous nous complétons le mieux possible.’
Jean: ‘Nous remarquons que la nouvelle génération d’agriculteurs structure avantage son exploitation. L’époque de ‘bonjour pouvez-vous venir maintenant?’ est révolue. En règle générale, ils nous appellent une semaine à l’avance et cela nous permet d’établir beaucoup plus facilement un bon planning.’
Jean: ‘Nous avons deux ouvriers à temps-plein et un certain nombre d’indépendants qui roulent en saison lorsque c’est nécessaire. Ce qui est génial, c’est que nous pouvons toujours compter sur les mêmes personnes. Certains viennent même chez nous depuis 20 ans. Nous sommes toujours à la recherche d’un bon ouvrier à temps-plein. Trouver un bon élément pose souvent problème, car il faut parfois travailler le week-end ou faire de longues journées en pleine saison. Les bas salaires dans le secteur ne sont pas non plus très intéressants. Le travail d’entreprise est et reste une affaire saisonnière et nous en sommes conscients. En hiver, nous faisons l’entretien complet de nos machines. Ce n’est qu’en cas d’interventions logicielles spécifiques ou de messages d’erreur que la machine est conduite chez le concessionnaire pour effectuer un réglage logiciel ou corriger le message d’erreur. Après tout, il y a leur service après-vente pour ça.’
Jean: ‘Nous avons eu la chance que notre secteur continue de fonctionner. Même pour nos pièces de rechange, nous n’avons subi aucun inconvénient. Ce n’est que lors de la commande de notre dernier tracteur T7 que nous avons dû attendre quelques mois de plus que prévu. Nous avions vendu notre tracteur précédent nous-mêmes, donc l’acheteur était venu le chercher immédiatement. Ces derniers mois, nous avons donc dû nous dépanner avec ce que nous avions, mais cela a bien fonctionné.’
Jean: ‘En plus d’être entrepreneur, je suis également président de l’association nationale des entrepreneurs agricoles depuis 20 ans, et je suis responsable de la Flandre. Environ 6 fois par an, nous nous réunissons à des moments fixes de l’année. Nous avions l’habitude d’aller à Bruxelles alors que nous pouvons maintenant tout suivre en ligne depuis un certain temps suite à la crise sanitaire. Je suis également membre d’un club cycliste. Quand il y a assez de temps, je vais faire une balade à vélo. C’est un exutoire pour moi. J’aime vraiment le faire en plus du travail d’entreprise, mais bien sûr, ma propre entreprise passe toujours en premier.’
Jeroen: ‘Je suis encore jeune et bien sûr, je veux aussi profiter des côtés amusants de la vie. Parfois, c’est plus difficile, surtout si les gens autour de vous font de belles choses pendant que vous travaillez vous-même. En outre, mon groupe d’amis est principalement composé de personnes qui ne sont pas issues du monde agricole. D’une manière ou d’une autre, ce n’est pas une mauvaise chose, car vous pouvez vraiment laisser votre travail à la maison.’
Jean: ‘J’ai déjà 63 ans mais je ne compte pas encore m’arrêter. Je remarque que les amis parlent souvent de la retraite et qu’ils ont vraiment hâte d’y être, mais de mon côté, j’ai l’impression que je peux encore continuer pendant un certain temps. Nous remarquons que de plus en plus d’agriculteurs prennent certaines choses en main. Nous dépendons des agriculteurs dans notre travail. Nous voyons que les choses sont en train de changer à cause des problèmes avec les permis d’exploiter. Mais tant que ce sera possible, je serai heureux de conduire un tracteur.’
Jeroen: ‘Le travail d’entreprise détermine en grande partie votre vie. Il n’est pas facile de développer une vie sociale, et encore moins une relation. A ce stade de ma vie, c’est un facteur vraiment important. Je pense que tous les entrepreneurs ont de bons et moins bons jours. Nous sommes curieux de voir comment le secteur va continuer à évoluer, et ce que l’avenir va nous réserver.’