L’AdBlue, la substance bleue devenue indispensable dans les moteurs les plus récents, connait forte hausse de prix. De plus, les délais de livraison s’allongent et il y a même une menace de pénurie dans certains endroits. La raison principale est la forte augmentation des prix du gaz naturel, or ce dernier est essentiel à la […]
L’AdBlue, la substance bleue devenue indispensable dans les moteurs les plus récents, connait forte hausse de prix. De plus, les délais de livraison s’allongent et il y a même une menace de pénurie dans certains endroits. La raison principale est la forte augmentation des prix du gaz naturel, or ce dernier est essentiel à la production de l’AdBlue.
Les prix élevés des matières premières ont également un effet sur l’AdBlue. Le produit pour les moteurs diesel avec post-traitement des gaz d’échappement SCR est devenu beaucoup plus cher ces derniers mois et l’approvisionnement est sous pression. Cela a des conséquences pour de nombreux agriculteurs et entrepreneurs qui ont besoin de l’additif pour leurs tracteurs et machines avec la technologie SCR. Sans AdBlue, les moteurs ne peuvent pas continuer à fonctionner. Le produit est disponible en bidons de 5 et 10 litres, en fûts de 200 litres, en fûts IBC de 1000 litres et à la pompe. Les gros consommateurs peuvent le faire livrer à leur domicile en vrac.
La raison de la pénurie de l’AdBlue est la situation actuelle du marché du gaz naturel. Ce dernier est nécessaire à la production d’AdBlue à partir d’urée. Les fabricants d’AdBlue ont réduit leur production depuis la hausse des prix du gaz, au milieu de l’année dernière. En conséquence, la quantité d’AdBlue qui est arrivée sur le marché est devenue plus petite et des délais de livraison plus longs sont constatés. En raison de la forte augmentation du coût de production de l’AdBlue, le prix de vente a augmenté; les hausses de prix hebdomadaires sont maintenant monnaie courante.
La durée de cette situation dépend de l’évolution des prix du gaz. Peut-être que ceux-ci diminueront après la saison de chauffe. C’est en partie pour cette raison que les fabricants d’AdBlue maintiennent leur production à un niveau inférieur. Ils ne veulent pas courir le risque de produire de l’AdBlue à un coût élevé et de devoir ensuite le commercialiser à des prix plus bas lorsque les prix du gaz baissent.
Pour ceux qui sont en manque d’AdBlue et, par exemple, ne peuvent pas trouver d’AdBlue dans des cuves IBC de 1000 litres, il est toujours possible de faire le plein à la pompe ou bien avec des jerrycans de 10 litres. Pour le moment, il est important de commander l’AdBlue nécessaire bien à l’avance. Au moment d’écrire ces lignes, l’AdBlue coûte environ 0,89 euro à la pompe; un jerrycan de 5 litres coûte 15 euros et pour 10 litres, vous payez rapidement 25 euros.
L’AdBlue est un produit breveté pour les moteurs diesel dotés de la technologie SCR. Il a une composition fixe et a été créé par la Fédération de l’industrie automobile allemande (VDA). L’AdBlue consiste en une solution aqueuse utilisée pour convertir entre 70% et 95% des émissions de NOx en azote et en hydrogène non nocifs. Le produit lui-même se compose de 32,5% d’urée et de 67,5% d’eau déminéralisée. L’urée est le résultat d’une réaction chimique entre l’ammoniac et le gaz naturel. Dans le même ordre d’idées, et en cas de panne, il convient de rappeler qu’il n’est pas possible de fabriquer de l’AdBlue vous-même. Contrairement à l’eau, l’AdBlue ne gèle pas à 0 degrés. Pour que le liquide gèle, la température doit descendre en dessous de -11 °C.
Comme indiqué ci-dessus, l’AdBlue cristallise à -11 degrés Celsius. Avec un tracteur ou une voiture qui est à l’arrêt à des températures aussi basses, on n’a rien à faire de spécial. En effet, le fabricant a fourni un chauffage automatique dans le système afin que l’AdBlue devienne liquide dans les 20 minutes suivant le démarrage. A partir de ce moment-là, l’installation SCR sera à nouveau pleinement active. L’AdBlue conserve sa composition d’origine pendant au moins 1 an et reste donc stable et de bonne qualité. Si la machine ou le tracteur est à l’arrêt pendant plusieurs mois, il est judicieux de renouveler l’AdBlue ou de s’assurer préventivement que le réservoir est vide lors du stockage de la machine. En raison de sa composition – eau déminéralisée et urée – l’AdBlue n’est pas toxique. De plus, il n’est pas inflammable, il peut donc être stocké n’importe où sans risque. Lorsqu’il est chauffé à une température élevée (supérieure à 100° C), il est simplement décomposé en ammoniac. Si l’AdBlue est renversé sur les mains ou les vêtements, il est conseillé de rincer immédiatement les mains ou les vêtements à l’eau: le liquide peut provoquer des taches. C’est également le cas si le liquide s’écoule sur la peinture du tracteur ou de la machine: nettoyez immédiatement à l’eau.
Le principe du SCR est très simple. Si les gaz d’échappement quittent le moteur, un liquide contenant de l’ammoniac sera injecté dans l’échappement. Ce liquide – en combinaison avec une température élevée – provoque une réaction chimique des gaz d’échappement. Cela réduira les émissions de NOx de 70 à 95 %.
La quantité d’AdBlue consommée par un tracteur avec post-traitement des gaz d’échappement SCR dépend, entre autres, du moteur et de la charge. Les fabricants supposent qu’un tracteur a besoin d’environ 5% de la consommation de diesel en AdBlue. A pleine puissance, cela peut aller jusqu’à 10%. Par exemple: un tracteur de 120 ch avec 200 heures de fonctionnement par an et une consommation de diesel comprise entre 6 et 8 litres/heure consomme environ 60 à 80 litres d’AdBlue par an. En principe, le réservoir d’AdBlue est contrôlé électroniquement. Si ce réservoir est vide, le moteur ne pourra plus démarrer.
En plus de l’AdBlue, il existe un autre produit : l’AdBlue Optispray. Ce dernier est destiné aux moteurs diesel qui fonctionnent souvent à faible charge, utilisés dans un comportement de conduite avec beaucoup de stop-and-go et qui tournent beaucoup au ralenti. Certaines marques de moteurs ont une température des gaz d’échappement plus basse et dans ces cas, il est préférable d’utiliser l’OptiSpray au lieu de l’AdBlue ordinaire. L’OptiSpray est l’AdBlue régulier avec un ajout, spécialement conçu pour les moteurs qui n’atteignent pas une température suffisamment élevée. En raison de cette basse température, des colmatages peuvent se produire dans les tuyaux et les systèmes d’échappement. C’est le cas des véhicules qui tournent au ralenti avec peu de charge élevée, des moteurs qui ne sont parfois utilisés que pendant une courte période, pensez en particulier aux tracteurs, aux grues, aux camions-poubelle, aux autobus urbains,…
Si l’AdBlue est injecté dans le système d’échappement, une certaine température minimale est nécessaire pour que l’hydrolyse – c’est-à-dire la conversion de gaz nocifs en gaz inoffensifs – ait lieu. A des températures trop basses, l’AdBlue peut être moins bien traité, ce qui le fait cristalliser. Cela se traduit par le colmatage du système d’échappement. L’OptiSpray injecté forme une brume beaucoup plus fine que l’AdBlue. Cela garantit que moins de chaleur est nécessaire pour évaporer l’excès d’eau de la pulvérisation, ce qui rend plus de chaleur disponible pour l’hydrolyse. L’OptiSpray ne fonctionne qu’après le nettoyage ou le remplacement du système de gaz d’échappement. Le produit est avant tout une mesure préventive dans un système propre pour éviter ce colmatage à l’avenir.