Le nombre de nouvelles immatriculations de tracteurs est demeuré relativement stable au cours de la dernière année. L’agriculture et l’horticulture semblent moins sujettes aux fluctuations économiques ou à une crise sanitaire, parce qu’il s’agit d’un secteur de base. Ces dernières années, les marques de tracteurs classiques représentent quelque 3000 nouvelles immatriculations, ce qui souligne la […]
Le nombre de nouvelles immatriculations de tracteurs est demeuré relativement stable au cours de la dernière année. L’agriculture et l’horticulture semblent moins sujettes aux fluctuations économiques ou à une crise sanitaire, parce qu’il s’agit d’un secteur de base. Ces dernières années, les marques de tracteurs classiques représentent quelque 3000 nouvelles immatriculations, ce qui souligne la valeur sûre de ces marques. Pourtant, nous voyons de plus en plus de vent venant de l’Orient. Les nouvelles marques asiatiques représentent déjà 1000 tracteurs vendus en 2020. Bien que ces chiffres doivent être interprétés avec un sérieux recul.
Auparavant, lire les chiffres d’immatriculation des tracteurs agricoles et les comparer était facile. La puissance était affichée suivant une certaine norme, il n’y avait pas de boost ou d’extras ce qui facilitait grandement l’élaboration d’un classement. Les canaux d’importation et d’exportation des tracteurs étaient également plus clairement visibles, ce qui permettait de ‘nettoyer’ les chiffres. A l’époque, seules trois marques de télescopiques étaient actives dans l’agriculture, de sorte que ces chiffres pouvaient être isolés des vrais tracteurs. Entretemps, chaque marque de tracteurs a (ou avait) son propre télescopique et cela ne facilite pas la comparaison. Certaines marques de tracteurs ont également des UTV dans la gamme (comme par exemple les Gators de John Deere) et ils sont souvent immatriculés. Parfois avec une plaque d’immatriculation classique, parfois ils sont enregistrés comme véhicules agricoles. Nous devons garder tout cela à l’esprit lors de l’interprétation de ces chiffres.
Les chiffres proviennent de la DIV, le service national d’immatriculation des véhicules, et peuvent varier légèrement selon la catégorie. L’essentiel est que nous pouvons voir et comparer les rapports entre les différentes marques d’une année à l’autre. On ne peut pas se braquer sur les chiffres exacts.
L’arrivée des petits tracteurs de l’Est est observée depuis plusieurs années. Le tableau 1 ne répertorie que les tracteurs immatriculés auprès de la DIV, et qui ont donc une plaque d’immatriculation. Il y a probablement beaucoup d’autres tracteurs (plus petits) d’Asie qui ne circulent pas sur la voie publique et qui ne sont donc pas immatriculés.
Avec les marques classiques établies, le top 5 des tracteurs les plus immatriculés reste relativement stable. New Holland est en pole position depuis des années, et est suivi par John Deere. Fendt confirme chaque année sa place sur le podium, en gagnant des points année après année. Deutz-Fahr et Case IH vendent quasiment le même nombre de tracteurs chaque année et l’un joue à dépasser l’autre, et vice- versa. Il y a une dizaine d’années, Massey Ferguson était également en compétition pour la place 4 ou 5, mais cette marque mondiale rencontre de sérieux problèmes en Belgique. Malgré les nouveaux modèles de qualité que le constructeur a mis sur le marché ces dernières années, le vent ne semble pas vouloir tourner. Claas, Valtra et Steyr restent fermement en selle année après année même si leur nombre de nouvelles immatriculations fluctue juste au-dessus ou en dessous de 100 unités par an. Le groupe Same-Deutz Fahr mise presque uniquement sur Deutz-Fahr au Benelux, ce qui se ressent sur les chiffres de vente de Same et Lamborghini. Landini et Mc Cormick, les deux marques du groupe Argo, ont du mal à évoluer parce que l’importateur néerlandais ‘vit un peu plus loin.’ On peut en dire autant pour Zetor.
Plusieurs grandes marques mondiales n’ont plus de tracteurs de moins de 100 ch. Et pourtant, la Belgique représente un marché de plus de 500 tracteurs par an pour ces modèles légers. Alors qui sont ces acheteurs? Des particuliers du secteur équestre, les entreprises d’aménagement de jardin et les services verts publics. Nous remarquons qu’en plus des entrepreneurs et des agriculteurs, beaucoup de gens ont encore besoin d’un tracteur. De plus, certains de ces tracteurs sont équipés d’un chargeur frontal et d’autres outils adaptés.
En Belgique, il est obligatoire d’avoir une plaque d’immatriculation si un tracteur se déplace sur la voie publique. Tous les tracteurs immatriculés pour la première fois dans notre pays pour obtenir une plaque d’immatriculation sont enregistrés comme première immatriculation. Le nombre d’immatriculations initiales correspond au nombre de nouveaux tracteurs. Mais d’autre part, un tracteur de 4 ans, qui est importé, par exemple, d’Allemagne ou des Pays-Bas, est répertorié comme neuf. Après tout, c’est un tracteur qui n’a jamais été immatriculé en Belgique auparavant. Les tracteurs qui sont déjà immatriculés dans notre pays et qui changent ensuite de propriétaire seront inclus dans la liste des tracteurs d’occasion.
Encore une petite remarque: Si nous plaçons la limite inférieure à 60 au lieu de 50 ch, alors nous obtenons des résultats différents. Fendt, par exemple, a réalisé une part de marché d’environ 15,83 % sur un marché total de 1958 tracteurs de plus de 60 ch en 2020. L’année précédente, la marque a réalisé une part de marché de 13,50 % sur un marché total de 1985 tracteurs vendus. En raison du fait que Fendt est particulièrement forte dans le segment de plus de 190 ch, sa part de marché relative y est plus importante. Il est donc important de bien relativiser les chiffres communiqués.
Tableau 1: Nouvelles immatriculations en 2020 (source: DIV et plus de 50 ch)*
*Si on devait considérer les immatriculations de plus de 60 ch, la répartition serait différente. Afin de pouvoir comparer les chiffres de 2020 avec ceux des années précédentes, nous nous sommes basés sur les tracteurs de plus de 50 ch.
Le tableau 1 reprend également les télescopiques et les chargeuses sur roues immatriculées comme tracteurs. Un chargeur télescopique peut être immatriculé comme véhicule utilitaire ou comme tracteur agricole. Dans ce dernier cas, ce véhicule peut également tracter un certain poids sur la voie publique. Le véhicule peut donc avoir une plaque d’immatriculation agricole blanche ou rouge. Les chargeurs télescopiques ou les chargeuses articulées sont à juste titre incluses dans la liste des tracteurs parce qu’elles remplacent aussi efficacement un tracteur à la ferme.
Le tableau 2 montrent que les cinq premières places sont occupées par les marques classiques. New Holland est en tête, et est suivi à distance par John Deere. Ces deux marques ont une longueur d’avance sur les numéro trois, quatre et cinq. Cependant, on peut noter que John Deere perd quelques plumes et que Fendt a vendu beaucoup plus en 4 ans. Plus loin, le graphique montre que MF rencontre des problèmes en Belgique ces dernières années et que Claas prend un peu plus de parts de marché année après année. Les télescopiques Manitou, JCB et Merlo continuent de bien conserver leur position sur le marché. La plupart des chargeuses articulées achetées dans l’agriculture et l’horticulture ne sont apparemment pas enregistrées comme tracteurs agricoles. Par conséquent, nous ne voyons pas apparaître dans ces tableaux des marques comme Weidemann, Giant, Schäffer, etc. Il est à mentionner que les véhicules de chargement de Claas et de New Holland, par exemple, sont comptés comme des tracteurs s’ils sont également immatriculés auprès du département Mobilité.
Tableau 2: Nombre de nouvelles immatriculations en Belgique au cours des 4 dernières années (source: DIV et plus de 50 ch)
D’après le nombre de nouvelles immatriculations de tracteurs agricoles, 2020 est considérée comme une année normale. Dans la pratique, il y a une légère baisse du nombre; converti en chevaux, il pourrait y avoir un statu quo ou peut-être une légère augmentation. Dans le classement de la plupart des marques achetées, aucun grand saut n’a été fait, mais des évolutions progressives. Nous ne pouvons pas déduire de ces données que les tracteurs sont équipés de moteurs plus puissants, mais c’est une certitude. La tendance amorcée depuis plusieurs années est l’essor des marques orientales. Leurs racines sont de plus en plus fortes en Europe et pourraient également produire de plus grands arbres à l’avenir. Pour l’instant, nous ne pouvons pas détecter d’autres sources d’énergie telles que la propulsion électrique à piles ou à hydrogène. Les moteurs à méthane ne sont également utilisés que dans la configuration des essais.